Banques suisses : 34 milliards de bénéfices en créant de l’argent à partir de rien

Suisse – De 2007 à 2015, les banques suisses ont réalisé des bénéfices injustifiés de 34.8 milliards de francs en produisant elles-mêmes de l’argent. Ce sont là les résultats d’une récente étude de la New Economics Foundation et de la Business School Kopenhagen. Si cet argent avait été créé par la Banque nationale suisse, ces milliards auraient bénéficié à la collectivité publique. La Commission du Conseil des Etats s’est prononcée sur l’Initiative Monnaie Pleine pour la première fois le 21 mars.

Les auteurs de l’Initiative Monnaie Pleine se sont toujours retenus d’avancer des chiffres sur les gains que réalisent les banques privées en créant de l’argent à partir de rien. L’étude récemment publiée révèle pour la première fois des chiffres fiables sur ces profits dans différents pays. En Suisse, les banques ont réalisé entre 2007 et 2015 une moyenne annuelle de 2.8 milliards de bénéfice injustifié en produisant elles-mêmes de l’argent électronique. Comme on le sait, la Banque nationale ne produit que 10% de notre argent, à savoir les pièces et les billets.

Prélever des intérêts sans engager aucuns frais

Les bénéfices que font les banques sur l’argent qu’elles créent elles-mêmes viennent du fait qu’elles prélèvent des intérêts lorsqu’elles prêtent cet argent, alors que l’opération ne leur a quasiment rien coûté. Pour le Dr. oec. Reinhold Harringer, co-auteur de l’Initiative Monnaie Pleine, nous ne pouvons pas continuer à soutenir ceci : ”Le privilège des banques de pouvoir créer de l’argent revient à une énorme subvention de l’Etat à charge du contribuable. Car ce sont autant de revenus qui échappent à la Banque nationale et qui pourraient être distribués à la Confédération et aux cantons.” Les banques ont aujourd’hui un avantage concurrentiel injustifié par rapport aux assurances, aux caisses de pension et à toutes autres entreprises et personnes privées qui, elles, n’ont pas le droit de créer elles-mêmes de l’argent. Elles ne peuvent pas dépenser plus d’argent que ce qu’elles ont à disposition et doivent pour cela soit travailler, soit emprunter contre intérêts.

Les intérêts négatifs privent les banques de leurs bénéfices sur la création monétaire

L’étude montre également que durant ces deux dernières années les banques n’ont pas pu retirer de profits de leur création monétaire à cause de la situation actuelle des intérêts (intérêts négatifs). C’est précisément le bon moment pour  passer à la monnaie pleine, puisque les banques ne subiraient aucun préjudice financier en renonçant à leur privilège.

 

Les bénéfices de la création monétaire à la collectivité grâce à l’Initiative Monnaie Pleine

Avec l’Initiative Monnaie Pleine, qui sera votée peut-être encore cette année et qui a été discutée pour la première fois au Parlement (CER-E) le 21 mars, la création monétaire sera à 100% entre les mains de la Banque nationale. Par là, la totalité des revenus liés à la création de nouvelle monnaie sera rétrocédée à la collectivité, car après l’acceptation de l’initiative, la BNS aura la possibilité de mettre la monnaie en circulation par des versements gratuits à l’Etat ou directement aux citoyens. La charge contributive des citoyens en sera allégée. Comme le souligne le Dr. Reinhold Harringer, co-initiant de l’initiative : ”La Suisse renonce à encaisser des milliards sur la création monétaire pendant que les banques produisent elles-mêmes notre argent. Avec la monnaie pleine, ce sera la collectivité qui profitera de la création monétaire, et non plus les banques.”

 

A propos de l’étude

L’étude ”Making money from making money – Seigniorage in the modern economy” a été publiée par la New Economics Foundation et la CBS Copenhagen Business School. A partir des données publiquement disponibles, elle fait une analyse des profits injustifiés que les banques ont retirés de la création monétaire (seigneuriage) dans quatre pays, à savoir l’Angleterre, le Danemark, l’Islande et la Suisse.

Vers l’étude ”Making money from making money – Seigniorage in the modern economy”

Résumé de l’étude ”Making money from making money – Seigniorage in the modern economy”