Le pape François: «Non à une monnaie qui règne, au lieu de servir»

Dans son encyclique « Evangelii gaudium », le pape François critique le règne de l'argent et fournit ainsi une bonne justification à l'initiative pour une réforme monétaire.

Les paroles du pape François sont claires : "56. Alors que les gains d’un petit nombre s’accroissent exponentiellement, ceux de la majorité se situent d’une façon toujours plus éloignée du bien-être de cette heureuse minorité. Ce déséquilibre procède d’idéologies qui défendent l’autonomie absolue des marchés et la spéculation financière. Par conséquent, ils nient le droit de contrôle des États chargés de veiller à la préservation du bien commun. Une nouvelle tyrannie invisible s’instaure, parfois virtuelle, qui impose ses lois et ses règles, de façon unilatérale et implacable. De plus, la dette et ses intérêts éloignent les pays des possibilités praticables par leur économie et les citoyens de leur pouvoir d’achat réel. S’ajoutent à tout cela une corruption ramifiée et une évasion fiscale égoïste qui ont atteint des dimensions mondiales. L’appétit du pouvoir et de l’avoir ne connaît pas de limites. Dans ce système, qui tend à tout phagocyter dans le but d’accroître les bénéfices, tout ce qui est fragile, comme l’environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue."

L’initiative pour une monnaie pleine donne une réponse claire. Le nouvel article 99 de la Constitution fédérale doit être ainsi conçu : « La Confédération garantit l'approvisionnement de l’économie en argent et en services financiers. A cet effet, elle peut s‘écarter du principe de la liberté économique ». Cela revient à dire qu'en principe, le bien commun incombe à la finance, comme la construction des routes ou le droit, et que le gouvernement peut intervenir lorsque les marchés financiers se sont écartés des « intérêts généraux du pays ». Cela signifie qu’il n’y aura plus le droit à une « autonomie absolue » des marchés financiers et à des spéculations financières destructrices, mais que celles-ci pourront être interdites par le législateur, le cas échéant. Pour y parvenir, l’initiative pour une monnaie pleine établit la base nécessaire dans la Constitution fédérale, sans régler les détails – sauf en matière de création monétaire. L’initiative pour une monnaie pleine termine la création monétaire par les banques; seule la Banque nationale pourra encore créer de l’argent, et cela dans «l’intérêt général du pays ».

Lien : le texte intégral de l'encyclique du pape François.